Aegon monte dans le capital de La Mondiale participations
DIDIER BURG ET SANDRINE LEMOINE
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DIDIER BURG ET SANDRINE LEMOINE
C'est sur la base d'une collaboration jugée fructueuse que la compagnie néerlandaise Aegon a décidé de faire passer fin 2004 sa participation de 20 % à 35 % dans La Mondiale participations (lire « l'Argus » du 17 décembre, p. 16), alors que cette option stratégique était envisagée pour fin 2006. Pour expliquer son choix, Aegon fait référence à la mise en place de la plate-forme européenne Aegon Pension Network, destinée à vendre des produits de retraite collective sur une base transfrontalière. Des accords seraient en cours de négociation dans quinze groupes et trois autres auraient déjà mis en oeuvre des contrats transnationaux. Et ce, en dépit des difficultés rencontrées dans ce genre d'opération, car l'adoption de la directive européenne relative aux institutions de retraite professionnelle n'a pas résolu les problèmes liés aux différences entre les systèmes de retraite d'un pays à l'autre.
La vente sur le lieu de travail séduit les salariés
Un autre motif de satisfaction pour Aegon est le bon développement de La Mondiale Europartner au Luxembourg, une société de La Mondiale participations qui élabore des contrats d'assurance vie sur mesure pour la clientèle aisée de La Mondiale partenaire et des contrats de retraite destinés aux expatriés.
« La montée au capital est destinée à financer la croissance, sans projet spécifique », précise-t-on chez Aegon, en soulignant les bonnes perspectives à moyen terme sur le marché français de la retraite. Du côté de La Mondiale, Patrick Peugeot, son PDG, est satisfait des premiers résultats fournis par le conseil individuel en entreprise dans le domaine de la retraite et de la protection sociale (« worksite marketing », vente sur le lieu de travail) qui s'appuie sur l'expertise d'Aegon. Cinq groupes ont adopté le système pour leurs salariés, La Mondiale et AG2R compris.
Autant de motifs de satisfaction qui ont sans doute fait pencher la balance et contribué à avancer de deux ans la montée d'Aegon dans le capital de La Mondiale. Cette décision aurait été prise en octobre, à l'issue du dernier point complet qui a jugé positives les avancées du partenariat. Cette augmentation de capital anticipée permet aussi à La Mondiale de disposer des moyens financiers nécessaires à des acquisitions. Et cela pourrait intervenir dès 2005, en Allemagne et en Italie, où plusieurs projets sont examinés.
Commencer petit pour aller plus loin
Pour autant, Aegon n'envisagerait pas une montée au capital supérieure à ses 35 % actuels. Coutumière de ce genre de partenariat où elle est en position minoritaire, la compagnie a déjà conclu une joint-venture en Espagne avec la caisse d'épargne Caixa de Cajas del Mediterraneo, dans laquelle elle détient moins de 50 % du capital. Pour justifier sa prudence, l'assureur de La Haye explique que la mise en place ex nihilo d'une filiale présente trop de risques sur les marchés matures telle la France. « Mieux vaut commencer à petite échelle avec un partenaire », estime ainsi un porte-parole d'Aegon. Il en va autrement dans les pays en développement d'Europe de l'Est ou d'Asie, où l'établissement d'une filiale proprement dite s'impose.
Pour La Mondiale, le renforcement du partenariat avec Aegon (8e groupe européen selon le classement de « l'Argus » du 17 décembre, p. 9) ouvre cette mutuelle très « franco-française » à l'international au côté d'un puissant partenaire travaillant essentiellement sur l'assurance vie, les fonds de pension et les produits d'investissement.