Congrès Mag3 Allianz : « Notre rentabilité, c'est le gage de votre pérennité »
C’est sous le soleil corse, à Ajaccio, que s’est déroulé le dernier congrès du syndicat des agents généraux Allianz, Mag3. L’occasion de présenter les pistes d’évolutions devant permettre à la compagnie d’économiser 72 M€.
Benjamin Chabrier

«Qui peut conseiller, accompagner le client tout en suivant et en jalonnant son évolution professionnelle ? Exclusivement le réseau des agents généraux d’assurance. Nous sommes votre valeur ajoutée », lançait aux dirigeants d’Allianz France Christian Reydet, président de Mag3, le syndicat des agents généraux de la compagnie, lors de son congrès annuel organisé au palais des congrès d’Ajaccio, en Corse du Sud, les 17 et 18?mai derniers. L’événement a été l’occasion de discuter des nombreux problèmes que rencontre le réseau. Le thème de la manifestation était donc ciblé : revenir à une relation économique avec la compagnie ! Un thème qui a rassemblé près de 552 agents généraux. « Je ne m’attendais pas à autant, c’est une belle surprise », confiait le président de Mag3. Tout comme l’année dernière (voir L’Argus n° 7511) les participants arboraient de nouveau un pin’s représentant cette fois, non pas un smiley triste, mais une tirelire en forme de cochon, avec une pièce gravée du chiffre 72, comme les 72 M€ d’économies que Mag3 propose de faire réaliser à Allianz. Et cela à travers plusieurs pistes possibles présentées lors du congrès. « Notre rentabilité, c’est le gage de votre pérennité », a insisté le président de Mag3, Christian Reydet.
Le syndicat des agents généraux en a ainsi fait le fil rouge de sa convention, avec l’idée de réorienter la production du réseau vers l’assurance d’entreprise. Autres leviers : améliorer les outils et process, développer une politique de conquête et de fidélisation auto / MRH et déployer l’offre retraite Madelin. Il a également été question de redimensionner l’inspection pour lui conférer plus de valeur ajoutée et de baisser le coût moyen des sinistres dégâts des eaux.
- 52 % La part des agents qui trouvent leur relation avec Allianz plutôt négative
- 46 % La part des agents qui sont satisfaits de l’indemnisation via la plateforme auto / MRH
sources : facts & figures
Accélérer le processus
Les protagonistes présents n’ont pas hésité à donner leur ressenti, quitte à dépasser le temps de parole attribué. Tous les points sensibles ont été discutés et ont donné lieu à de nombreux échanges, comme la question de la souscription de contrat pour les pros. « Ce qui nous frustre énormément, c’est que lorsque nous nous lançons sur un dossier épineux, le nombre d’échanges, de demandes de documents éventuels… font que lorsque nous avons enfin une réponse, nos copains de chez Axa ont déjà fait affaire depuis un mois », expliquait sous les applaudissements de l’auditoire, Yann Lebourg, président adjoint de Mag 3, à l’attention d’Anne Sophie Grouchka, directrice service client d’Allianz France. Cette dernière, bien loin de se laisser décontenancer, a rétorqué : « La délégation, c’est un outil gagnant-gagnant, un outil de productivité commerciale et un outil d’efficience et le business pro est relativement bien délégué, la diminution du visa et des visites de risques depuis fin 2016, c’est une action sur laquelle nous sommes vraiment penchés. »
Les propos échangés tout au long des deux jours de congrès pouvaient parfois faire penser à un match de tennis, chacun se renvoyant la balle. Concernant la deuxième piste, l’amélioration des outils et process, Alexis de la Rupelle, président de région Mag3, a déploré que « bien que nous soyons dotés de tablettes, elles ne nous servent pas à grand-chose pour le moment. Mon rêve, c’est de pouvoir souscrire directement chez mon client, avec un système qui traiterait les mails de manière directe ». Ce rêve, Allianz dit le partager : « Nous devons juste bâtir les marches de façon pragmatique car, je le répète, nous ne sommes pas des magiciens, a répondu Alexandre du Garreau, directeur commercial agents généraux. Pour aller plus loin, nous avons lancé avec Franck Le Vallois une task force consacrée à la productivité en agence. »
Un socle commun à renforcer
Lors du congrès de Mag3, Patrick Evrard, le président d’Agéa, la fédération nationale des syndicats d’agents généraux d’assurance et Grégoire Dupont, son directeur général, étaient venus faire le point sur l’état d’avancement du socle commun, évoqué le 16 mars dernier lors de leur propre congrès. Concernant la partie « une promesse client renforcée », Agéa propose des services tels Agacall un télé-secrétariat professionnel, qui permet à l’agent général de définir avec le prestataire son besoin en termes de plage horaire, ou encore J2S, une solution de communication multicanal. Sur le plan de la relation compagnie-agent, Agéa mettra en ligne dès juillet un simulateur pour choisir le mode juridique d’exercice du métier ainsi qu’un document d’aide à la transmission, avec une partie générique commune aux agents et une partie spécifique au réseau d’Allianz. Enfin, le diplôme d’agent général ne verra pas le jour avant septembre 2019. Agéa annonce travailler avec cinq écoles.
Rétablir la confiance
Pendant presque deux heures, les échanges se sont enchaînés avec plus ou moins de cordialité. Néanmoins, certains points, comme l’inspection, ont soulevé davantage de houle. Du côté syndical, bien qu’on reconnaisse son caractère indispensable, on regrette que l’inspecteur ne soit qu’un « démonstrateur de Powerpoint », plus bâtonneur que facilitateur, sans réels pouvoirs. Propos auxquels Alexandre du Garreau a réagi, non sans une certaine émotion : « Cela fait dix ans que j’entends des reproches sur l’inspection, et ça me touche. Chaque fois que j’ai une région en intérim, c’est un désastre, humain et financier. Les agents sont les premiers à venir me voir pour me demander quand l’inspecteur va-t-il arriver. Quand l’inspection n’est pas là, les chiffres s’écroulent. » Une dernière affirmation qui a soulevé de fortes réactions au sein de la salle.
La parole au président
Jacques Richier, président directeur-général d’Allianz France, avait fait le déplacement… « Allianz France va bien. Nous nous développons et c’est pour ça que nous devons nous remettre en cause, et non pas parce que nous avons le dos au mur. Mais nous avons encore matière à progresser. Nous devons transformer notre façon de travailler et faire en sorte que le dialogue puisse se poursuivre. Nous sommes une seule collectivité, nous sommes Allianz. » Lors du discours de clôture, Christian Reydet, bien qu’il reconnaisse que des efforts ont été faits par la compagnie, n’a pas hésité à mettre en garde Jacques Richier si la situation ne venait pas à changer : « Président, je n’ai pas l’esprit guerrier, mais si nous devons aller au contact, je le ferai sans états d’âme. » Le ton est déjà donné pour l’an prochain.
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