Gilles Zeitoun : « Le groupe Molitor ne s'interdit pas de redévelopper l'assurance collective »
La parole de Gilles Zeitoun est rare. Mais ses clauses de non-concurrence après la cession du courtier Repca, puis du grossiste Ciprés, sont tombées. Aussi le fondateur en 1981 du groupe de courtage d’assurances Molitor, dont il est actuellement président, recouvre une liberté d’expression comme d’entreprendre...
? Propos recueillis par éloïse Le Goff

Pourquoi un groupe de courtage d’assurances comme Molitor a-t-il racheté le 6 mars dernier la marque Smuggler ?
Le rachat de Smuggler, une société française de fabrication de costumes située à Limoges est la suite logique après la création d’un atelier de confection de costumes sur mesure dans un ancien théâtre à Porto (Portugal) et notamment pour un petit-fils et fils de tailleur. Le costume ou l’informatique ont en commun avec l’assurance qu’on y vient par hasard et qu’on y reste par passion. Je ne pouvais imaginer que la dernière usine française de fabrication de costumes sur mesure disparaisse ! Un entrepreneur doit avoir une vision sociétale et citoyenne. L’enjeu aujourd’hui réside en la capacité à imposer la qualité française en France et à l’international.
Qu’est-ce qui vous a conduit à cette diversification ?
Le groupe Molitor s’était déjà diversifié dans des secteurs à but lucratif ou non lucratif. En 1994, par exemple, nous avons collaboré avec Francine Coustaud dans le domaine de l’IARD, afin d’inventer un concept d’indemnisation de la faune et de la flore situées en bord de mer, touchées par des sinistres comme le naufrage de l’Erika… Nous avons collectivement réussi à faire évoluer la législation. En 2008, nous avons collaboré avec une société tibétaine de tissage du fil de yack pour en fabriquer une étoffe et ceci dans le cadre du développement durable et nous avons fini par en assurer la commercialisation pour permettre à des villages du haut plateau tibétain de vivre correctement. La même année, nous avons créé une société d’édition informatique centrée sur la prévoyance et la santé collective et individuelle.
Comprenez-vous que le secteur puisse poser un regard étonné sur ce mouvement ?
Quand vous travaillez sur le courtage d’assurances, vous êtes dans la proximité, en contact avec des entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. Rien d’étonnant, donc, à être amené à en racheter certaines. Il y a de nombreux courtiers qui se sont, par exemple, diversifiés dans l’hôtellerie, la restauration, la gestion maritime… Molitor emploie 300 personnes dont 202 dans le sur-mesure, 27 en informatique et 70 dans l’assurance avec, au global, un chiffre d’affaires de 20 M€. Nous pensons que la diversification est bénéfique à la pérennité d’un groupe. Aujourd’hui, avec le recul, en capitalisant toutes les expériences de nos trois branches, nous pourrons mieux maîtriser ces activités, notamment, le parcours client, la digitalisation et le service.
Le costume ou l’informatique ont en commun avec l’assurance qu’on y vient par hasard et qu’on y reste par passion.
Et où en est votre activité historique d’assurance ?
Après les cessions de Repca et Ciprés en 2011 et 2014, Molitor a conservé une activité soutenue de gestion pour compte en qualité de délégataire des assureurs. Nous sommes basés à Paris, mais aussi à Lyon et à l’étranger (Hong Kong et Sofia) avec un CA de 5 M€. Hors la gestion pour compte et l’international, il nous était interdit de développer des activités d’assurance collective.
Depuis janvier 2018, nous sommes libérés de nos obligations et nous ne nous interdisons pas de redévelopper cette branche qui représente encore 25 % de notre CA. Nous avons tous les outils pour créer ex nihilo un certain nombre d’activités, de la fabrication de produits jusqu’à la distribution dans les assurances de personnes.
Base des organismes d'assurance
AbonnésRetrouvez les informations complètes, les risques couverts et les dirigeants de plus de 850 organismes d’assurance
Je consulte la baseGilles Zeitoun : « Le groupe Molitor ne s'interdit pas de redévelopper l'assurance collective »
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir