Rencontres de l’épargne : à l’heure des choix
Ce mardi 5 décembre 2017 se tenaient les 27e rencontres de l’épargne organisées à la maison de la chimie, à Paris. Le fléchage de l’épargne et les attentes sur la réforme de la fiscalité étaient au cœur des débats.
Géraldine Bruguière-Fontenille

En pleine discussion sur le collectif budgétaire, plusieurs députés, dont Amélie de Montachalin, députée LREM de l’Essonne et Emilie Cariou, députée LREM de la Meuse, sont venus défendre les orientations du gouvernement en matière d’épargne lors des 27e rencontres de l’épargne organisées ce mardi 5 décembre2017. Plus précisément, les débats ont porté sur la problématique du fléchage de l’épargne vers le financement des entreprises.
« Il y a une insuffisance de fonds propres dans les entreprises françaises et une insuffisance de fléchage de l’épargne vers les actions », a relevé Jean-Noël Barrot, député (Mouvement démocrate) des Yvelines et vice-président de la commission des finances. Et d’ajouter, « avec la réforme de la fiscalité de l’épargne, et le prélèvement forfaitaire unique, nous facilitons le choix des épargnants en rendant les produits comparables entre eux ».
Une réforme qui ne va pas assez loin
Une réforme qui a également été saluée par Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la Fédération bancaire française : « Elle va réduire ce dont souffrent les banques : c’est la fiscalité qui fait le marketing de l’épargne ». Un alignement de la fiscalité qui va permettre « une neutralité entre les supports », a relevé Corso Bavagnoli, chef du service du financement de l’économie à la Direction générale du Trésor. Toutefois, plusieurs intervenants ont estimé que cette réforme n’allait pas assez loin. Selon la patronne de la Fédération bancaire, « il y a des niches dans le prélèvement forfaitaire unique dont le livret A qui est favorable par contraste à des produits d’épargne plus longue ».
Levier d’amélioration
Et, à l’heure où Bercy a chargé les assureurs de trouver des solutions d’épargne répondant aux besoins des épargnants et au financement de l’économie, la patronne de la Fédération bancaire française a mis en avant la nécessité de trouver un produit d’épargne longue dans le bilan des banques.
Mais plus que l’émergence d’un nouveau produit, plusieurs intervenants ont plaidé pour l’amélioration de produits existants. « Il faut changer les règles pour que l’assurance vie en unités de compte puisse aller davantage vers des parts de fonds de capital-investissement », indiquait Paul Perpère, directeur général de l’association française des investisseurs pour la croissance (Afic), reconnaissant toutefois que les assureurs et les banques étaient revenus sur cette classe d’actifs depuis 2016.
Pour Philippe Setbon, vice-président de l’association française de la gestion financière (AFG), « l’épargne salariale et l’épargne retraite sont la clé » pour répondre à la problématique actuelle, en y apportant des leviers de revalorisation. Autre piste évoquée : améliorer fiscalement le PEA-PME et les fonds eurocroissance. « Nous sommes à l’heure des choix », concluait Marie-Christine Dalloz, députée (les Républicains) du Jura et secrétaire de la commission des finances. Mais si l’objectif poursuivi par le gouvernement est partagé par tous, un consensus sur le produit idéal risque toutefois d’être périlleux à trouver.
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