Les start-up et leur ego

C’est la dernière assurtech dont on parle. Luko, c’est son nom, vient de réussir une levée de fonds de 2 M€. Xavier Niel en personne, l’idole des startuppers, le fondateur de Free, l’entrepreneur à qui tout réussit, a mené l’opération avec Bruno Rousset, un Lyonnais, plus discret, qui a créé April voilà tout juste 30 ans, un groupe de courtage et d’assurance présent aujourd’hui dans plus de 30 pays, avec un chiffre d’affaires frôlant le milliard d’euros. Les deux hommes ont investi avec leur holding personnel et convaincu d’autres fées de se pencher sur le berceau, notamment d’actuels ou anciens dirigeants d’Axa, Hiscox ou Scor.
Des personnalités de renom pour parrains, à la hauteur de l’ambition. Selon un communiqué du 30 mai, les deux jeunes créateurs de Luko, Raphaël Vullierme et Benoît Bourdel, entendent « réinventer l’assurance habitation des foyers européens ». Au cœur du projet, l’intelligence artificielle qui doit permettre – grâce à trois boîtiers connectés installés dans le logement – d’alerter l’assuré sur des risques de sinistres, et plus encore de révolutionner la souscription et la gestion de sinistre. « 2 minutes pour s’assurer, 2?heures pour être remboursé. » Le slogan est alléchant, mais l’expérience client furieusement décevante. Vous avez cliqué sur « Je m’assure » et « Emma » vous répond, sans plus d’explication : « Bravo ! Vous êtes inscrit(e) sur la liste d’attente »… En 1 785e position précisément ! Même les meilleurs peuvent louper leur départ…
Mais Luko ne manque pas d’atouts dans sa manche. Cette assurance totalement en ligne annonce « une économie moyenne de 15 % par rapport aux acteurs traditionnels » pour, toujours selon le communiqué, une assurance « transparente et équitable ». « Contrairement aux autres compagnies d’assurances, nous prélevons des frais fixes sur votre cotisation, nous utilisons toutes vos cotisations pour régler vos remboursements et restituons ce qu’il reste à des associations », peut-on lire sur le site.
Les professionnels auront rectifié d’eux-mêmes : Luko n’est pas une compagnie, mais un courtier inscrit à l’Orias. Et, en prenant la peine de descendre jusqu’en bas de la home page du site, on apprend que ce courtier travaille avec Swiss Re et La Parisienne Assurances, un réassureur et un assureur qui affichent tous deux pas loin de 200 ans d’existence ! Curieux comme, dans l’assurance ou ailleurs, le nouveau monde a généralement besoin de prendre appui sur l’ancien…
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