Sécurité routière : le ministre de l’Intérieur défend le bilan des 80 km/h
Le Conseil national de la sécurité routière s’est clôturé mardi. L’occasion de faire le point sur les 18 mesures annoncées en janvier 2018 par le Premier ministre.

Ne pas changer de cap. Venu clôturer la réunion du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) ce mardi 9 juillet, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a confirmé « l’objectif indéfectible du gouvernement » afin que « prendre la route ne soit pas synonyme de danger ». Et ce dernier de rappeler, après six mois de crise des « gilets jaunes », que chaque nouvelle mesure prise sur le plan de la sécurité routière, depuis le port obligatoire de la ceinture en 1973, a suscité des interrogations ou des contestations.
Baisse de la mortalité
Pour autant, les résultats sont là, a-t-il insisté. Après être repartie à la hausse de 2014 à 2017 – « est-ce dû à l’habitude, la lassitude des Français, ou peut-être à l’évolution des véhicules ? », s'interroge le ministre - la mortalité routière a de nouveau baissé en 2018. « Ces bons résultats nous incitent à redoubler d’efforts », a martelé Christophe Castaner, avant de défendre les mesures annoncées par le Premier ministre Edouard Philippe le 9 janvier 2018. Parmi celles-ci, la plus polémique fut l’abaissement de la limitation maximale de la vitesse autorisée sur les routes secondaires sans séparateur central à 80 Km/h. Entrée en vigueur au 1er juillet 2018, la mesure qui a cristallisé les crispations des automobilistes « a produit les effets attendus », s’est défendu le ministre de l’Intérieur : d’après les premières estimations de l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), 206 vies humaines ont été épargnées par rapport à la moyenne sur cinq ans (2013 - 2017), alors même que le trafic routier était en hausse de 7%. Et encore, l’impact « aurait pu être plus important sans la dégradation du parc de radars », a-t-il souligné (100 radars fixes ont notamment été détruits au cours des derniers mois).
Toutefois, le ministre de l’Intérieur affirme avoir « entendu les nombreuses contestations » : la LOM (loi d’orientation sur les mobilités) – en cours d’examen au Parlement – prévoit que les présidents des conseils départementaux pourront rétablir la vitesse maximale autorisée à 90 km/h « sur la base d’une étude d’accidentalité et après l’avis de la commission départementale de la sécurité routière ». Afin de calmer les critiques, il a par ailleurs rappelé que l’évaluation réalisée par le CEREMA (Centre d’expertise pour les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) a conclu que « l’allongement du temps de parcours des automobilistes, depuis le 1er juillet 2018, est en moyenne d’une seconde au kilomètre. »
Attention portée aux nouvelles mobilités
Parmi les autres mesures décidées par le Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) du 9 janvier 2018, plusieurs seront portées par la LOM, comme l'invisibilité temporaire de certains contrôles routiers par les forces de l'ordre sur les applications communautaires d'aide à la conduite, ou la suspension du permis de conduire en cas d'infraction commise en même temps que l'usage du téléphone portable tenu en main. La réglementation sur les nouveaux véhicules électriques individuels (NVEI) – comme les trottinettes électriques – sera « prête à l’automne » , a rappelé le ministre.
Le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) recommande de « créer un observatoire des modes de déplacement doux », c’est-à-dire les piétons, vélos et NVEI, « afin de centraliser des données et des études pour jauger l'exacte ampleur de ces modes de déplacement et identifier les nouvelles vulnérabilités qui émergent ». Il demande, par ailleurs, « d'inciter les constructeurs à s'engager dans le financement et la diffusion de tutoriels » sur les dispositifs d’aide à la conduite (ADAS). A l’heure où la France s’est dotée d’une stratégie nationale pour le développement des véhicules autonomes (Lire notre interview de la haute responsable Anne-Marie Idrac), le CNSR recommande de définir un cadre d'évaluation pour les expérimentations de véhicules à délégation de conduite (dits autonomes) sur les voies ouvertes à la circulation et de rendre publique une synthèse annuelle.
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