[Tribune] Coronavirus : l'assurance «doit contribuer à l'apaisement» des épargnants
Dans une tribune adressée à L'Argus de l'assurance, Valéria Faure-Muntian, députée LREM et vice-présidente de la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, s’adresse aux actionnaires individuels qui s'inquiètent de la chute des marchés et en appelle aux professionnels de l'assurance et de la banque qui doivent contribuer à l’apaisement et user de pédagogie auprès de leurs clients.
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Le 3 mars 2020, le Ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a décrété l’état d’urgence économique. L’inquiétude est bien réelle, mais il ne faut pas céder à la panique. Il existe en effet des leviers économiques qui permettent de redresser la barre et ils sont aujourd’hui mis en oeuvre. Il est utile de rappeler que les marchés financiers fonctionnent de manière cyclique.
Comme l’a affirmé le Président de la République, Emmanuel Macron, dans son discours du 12 mars 2020 : « Nous, Européens, ne laisserons pas une crise financière et économique se propager. Nous réagirons fort, et nous réagirons vite. »
Explications
La première victime du Covid-19, la deuxième puissance économique mondiale voit sa croissance chuter, la Chine est à l’arrêt. Et alors que les cours du pétrole sont au plus bas, les Bourses européennes subissent une baisse de leurs indices financiers et tout ceci n’est pas sans conséquences sur l’économie française qui est directement touchée. A Paris, la Bourse accuse une chute importante, l’indice du CAC 40 s’enfonce, depuis le début de l’année civile l’indice parisien a chuté de plus de 25%. On constate donc un vent de panique sur les places financières, qu’elles soient internationales ou françaises. Certains, dominés par la peur, comparent le contexte actuel à la crise de 2008.
La crise des « subprimes », je l’ai vécu en poste d’abord dans le milieu bancaire puis dans le milieu assurantiel. Je voyais au quotidien la panique envahir les épargnants, faisant le choix des retirer leurs capitaux, cession d’actions, rachats sur les assurances-vie de manière massive par peur de perdre leurs investissements.
La conséquence directe de ces décisions individuelles n’est autre que la chute du prix sur le marché des valeurs cédées, l’offre devenant bien plus importante que la demande. C’est un cercle vicieux duquel il est très difficile de sortir une fois qu’il est enclenché.
La crise que nous vivons aujourd’hui n’est pas du tout comparable à celle que nous avons connu à ce moment-là. La crise de 2008 était structurelle, il s’agissait d’investissements par les professionnels dans les titres assis sur la dette immobilière américaine. La crise du Covid-19 est conjoncturelle, elle est étroitement liée à la pandémie du coronavirus et la guerre des prix du pétrole. Une crise conjoncturelle est par définition temporaire et n’attaque pas en profondeur la structure financière des marchés.
Nous devons donc avoir une réponse adaptée à cette situation et ne pas tomber dans l’irrationalité.
Selon les statistiques de la Banque de France, fin 2018 les Plans d’épargne en actions (PEA) totalisaient un encours de 86 milliards d'euros pour 4,8 millions de porteurs. S’agissant de l’assurance vie, elle représentait 1 789 milliards d'euros d'encours en janvier 2020 selon la Fédération Française de l’Assurance (FFA).
La preuve en est, les petits porteurs sont des acteurs majeurs de l’économie française ! La gravité de la situation sanitaire et économique que nous vivons ne doit pas être minimisée, cependant il en va de la responsabilité de chacun de veiller à ne pas contribuer à l’aggravation de celle-ci.
C’est pourquoi, j’en appelle à la solidarité nationale, les actionnaires individuels ont leur rôle à jouer pour ne pas concourir à la chute boursière. Les professionnels du secteur ont également un rôle essentiel à jouer dans une démarche pédagogique, qu’il s’agisse de courtiers, assureurs ou banquiers, afin d’expliquer à leurs clients les conséquences économiques de leurs choix, tout en respectant bien évidemment la liberté individuelle de disposer de son épargne.
Faisons nation, restons solidaires, faisons bloc !
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