Généralisation de la complémentaire santé : des salariés peu informés (sondage Swiss Life/Ifop)
Les salariés des petites entreprises sont encore mal informés de la complémentaire santé pour tous au 1er janvier prochain alors que 47% n'ont pas de couverture collective, selon un sondage Swiss Life/Ifop.
CAROLE MOLÉ-GENLIS

Les conclusions du sondage Swiss Life/Ifop réalisé début juillet auprès de 2 013 salariés ne surprendront personne : à moins de quatre mois de la généralisation de la complémentaire santé au 1er janvier 2016, les salariés sont encore peu informés du dispositif.
47% de salariés pas encore couverts
Sur les 47% d’employés d’entreprises de 1 à 49 personnes pas encore couverts par une complémentaire collective (61% pour les entreprises de 1 à 4 salariés), 31% n’ont pas - ou peu - entendu parler du dispositif et 65% ignorent même que cela ne couvrira pas obligatoirement les ayants-droits.
57% de ces salariés s’estiment mal informés. Ils sont au courant de ce nouveau dispositif d’abord par les médias et réseaux sociaux (51%), puis par la direction de leur entreprise (29%), les assureurs n’intervenant comme source d’information que bien après (seulement pour 11%).
Prêts à payer 27 € pour une sur-complémentaire
Autre enseignement : les salariés se déclarent plutôt intéressés pour souscrire à une sur-complémentaire et en moyenne ils sont prêts à payer 27€ par mois en plus de leur contribution à leur couverture (estimée par Swiss Life à 15 € par mois, sur un total de 30 € dont 50% pris en charge par l’employer). Autrement dit, ils seraient prêts à investir près de 40 € par mois pour leur complémentaire santé.
Le sondage Swiss Life/Ifop pointe la question de la résiliation des contrats individuels : moins de la moitié des salariés interrogés (46%) savent que c’est à eux de résilier leur contrat individuel. Pourtant l’existence d’éventuels doublons «sera limitée par le traitement automatisé des remboursements de santé», la Sécurité sociale ne pouvant être reliée qu’à une seule complémentaire, selon Pierre François, directeur général de SwissLife Prévoyance et Santé.
De multiples inconnues
Ce n’est qu’une des multiples inconnues sur la mise en place de la généralisation de la complémentaire santé qui se profilent à l’horizon 2016. Pierre François évoque par exemple le cas des entreprises qui tarderaient à signer ou encore les risques de «coquilles vides», des contrats signés avec des entreprises mais sans cotisation à la clé (et donc sans prime), les salariés pouvant utiliser leur possibilité de dispenses. «En termes de distribution, notamment pour les courtiers, ce n’est pas neutre», estime-t-il car «vendre un contrat collectif à une TPE de deux ou trois salariés prend beaucoup plus de temps que vendre trois contrats individuels».
2016, une «période de calage»
L’année 2016 risque donc d’être une «période de calage», estime-t-il. Pour l’heure, Swiss Life confie que l’activité se porte plutôt sur le marché de la «reprise concurrence», des entreprises assurées profitant de la redoutable concurrence tarifaire pour changer d’assureur. La mise en place des vrais nouveaux contrats n’est pas attendue avant la fin de l’année.
SUR LE MÊME SUJET
Base des organismes d'assurance
AbonnésRetrouvez les informations complètes, les risques couverts et les dirigeants de plus de 850 organismes d’assurance
Je consulte la baseGénéralisation de la complémentaire santé : des salariés peu informés (sondage Swiss Life/Ifop)
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir