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Trophées de la Femme dans l'assurance
Trophées de la femme dans l’assurance : les lauréates
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Trophées de la femme dans l'assurance : que sont-elles devenues ?
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Secteur de l'assurance : la parité, c'est pas pour demain !
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Féminisation : les comités de direction cherchent encore le « la »
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Assurance : et les femmes créent leur réseau
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Décryptages
Discrimination femmes-hommes : de nombreux textes de loi, mais de timides avancées
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Agents généraux d'assurance : la gent féminine s'affirme
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Interviews exclusives
Karima Silvent, DRH d’Axa France : « Tout ce qui favorise la diversité est, pour nous, essentiel »
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Portraits
Sophie Galateau-Lepère, agent général Gan Assurances : l'aventure au féminin pluriel
Trophées de la femme dans l’assurance : les lauréates
La 5ème édition des Trophées de la femme dans l'assurance s'est tenue le 29 novembre dernier à Paris. Le jury qui s'était réuni quelques temps auparavant avait voté à bulletin secret pour déterminer les dix lauréates 2016 auxquelles s'est ajouté le trophée des internautes. Interview et biographie express des lauréates.

Trophée de la femme dirigeante
Catherine Touvrey Directrice générale d’Harmonie Mutuelle
Y a-t-il des avantages à être une femme dans votre métier ?
Question qu’on ne poserait pas à un homme… J’ai la chance d’occuper des fonctions passionnantes depuis de nombreuses années parce que ce sont aussi des hommes qui m’ont fait confiance ! Je ne suis donc pas féministe, mais militante de l’égalité des chances.
Quelle femme vous inspire ?
Hypatie d’Alexandrie, éduquée par son père et qui devint une philosophe et mathématicienne de renom, respectée, puis brutalement assassinée (NDLR : par des chrétiens, au Ve siècle après J.C.). Preuve que la place des femmes n’est malheureusement jamais totalement acquise…
Comment améliorer la parité en entreprise ?
En réalisant que l’égalité des chances est au service de l’efficacité d’une organisation. Selon le cabinet Global Contact, les équipes mixtes affichent des résultats 20 % supérieurs aux équipes non mixtes dans les entreprises françaises.
- Passe plus de vingt ans dans le groupe Macif jusqu’au poste de directrice générale déléguée en charge des métiers.
- Rejoint, en 2015, Harmonie Mutuelle comme directrice générale déléguée, puis directrice générale. Choix qui s’inscrit dans le cadre de la constitution de l’Union mutualiste de groupe MGEN-Istya-Harmonie.
- Embarque 4 600 collaborateurs dans une transformation digitale tournée vers la qualité de la relation clients.
Trophée de la femme citoyenne
Anne Pfersdorff Présidente du Centre des jeunes, dirigeants et acteurs de l’économie sociale (CJDES)
En tant que femme, quels obstacles avez-vous rencontrés durant votre carrière ?
Aucun, je n’ai jamais senti de limites au fait d’être une femme. Selon moi, tout est une question de posture et de confiance en soi... qui se construisent !
Quelle est la remarque la plus sexiste que vous ayez entendue ?
« Salut les blondes », d’un éminent représentant du secteur de l’économie sociale et solidaire. Ce genre d’accroche, qu’on n’entendra jamais d’un homme envers un autre homme, est maladroite et déplacée, et témoigne d’une familiarité que certains hommes se permettent avec des jeunes femmes.
Comment améliorer la parité en entreprise ?
Les femmes sont encore trop peu nombreuses à participer aux comex et à la gouvernance de tête. Je ne suis pas, par principe, favorable aux quotas. Mais force est de constater, qu’à ce jour c’est la seule manière qui a permis d’améliorer les choses dans les pratiques.
- A porté les revendications de la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) au cours des discussions ayant abouti à la loi ESS de juillet 2014.
- Est la première femme présidente du Centre des jeunes, dirigeants et acteurs de l’économie sociale (CJDES), dans lequel elle est engagée depuis près de cinq ans.
- Occupe en parallèle, à 29 ans, un poste de chargée de mission au sein de la direction de la communication, des affaires publiques et du secrétariat général de la Mutuelle nationale territoriale (MNT).
Trophée de la femme expert métier
Valérie Devaux-Piquer Directeur adjoint d’Assuratome
Quelles femmes vous inspirent ?
Aung San Suu Kyi, Simone Veil, Marie Curie, Niki de Saint Phalle, Zaha Hadid qui ont en commun d’avoir eu l’énergie extraordinaire d’achever ce qu’elles voulaient, par leurs actions. Elles ont changé et inspiré le destin d’autres femmes.
Quelle est la remarque la plus sexiste que vous ayez entendue ?
Plutôt la difficulté vécue par un interlocuteur à admettre que le souscripteur plus âgé qui m’accompagnait était mon collaborateur… et non mon chef !
Selon vous, dans quels domaines la parité n’est-elle pas encore respectée en entreprise ?
La parité n’est pas encore atteinte dans le management des entreprises d’assurance. Elle commence tout juste à l’être. La mentalité de la génération des quadras semble avoir changé, mais pas encore celle de la génération précédente.
- Débute sa carrière en 1982 chez Gras Savoye.
- Se spécialise dans la responsabilité civile des grandes entreprises chez AIG, Axa, puis Scor, avant de poursuivre chez Ace et TransRe.
- S’ultra-spécialise sur les risques nucléaires au sein du GIE Assuratome. De fait, en 2016, le montant des obligations d’assurance des exploitants nucléaires est passé de 95 à 700 M€.
Trophée de la femme entrepreneur
Armelle Mochin Présidente de Sodimut
Quelle est la remarque la plus sexiste que vous ayez entendue ?
Lors d’un rendez-vous avec un client, ce dernier, pensant sûrement me flatter, m’a complimentée sur la robe que je portais. Est-ce qu’un homme en complimente un autre sur sa tenue vestimentaire lors d’un entretien professionnel ? Ou est-ce réservé aux femmes ? J’opte pour le second choix ! En outre, je trouve aussi sexiste le fait d’assimiler absolument la maternité ou les enfants comme des freins à une carrière.
Y a-t-il des avantages à être une femme dans votre métier ?
J’ai pu observer, au cours de mon parcours, que les femmes étaient moins perturbées par leur ego que les hommes, donc peutêtre perçues comme plus conciliantes. Toutefois, pour que cela soit un avantage, il faut rester soi-même, être professionnelle en toutes circonstances, et, surtout, ne pas surjouer la séduction !
Comment améliorer la parité en entreprise ?
Il faut recentrer les recrutements uniquement sur les compétences. J’encourage toutes les femmes qui se sentent bridées dans le développement de leur carrière à créer leur entreprise.
- Débute dans l’assurance comme inspectrice, avant de devenir responsable puis directrice du développement de nouveaux marchés chez MetLife.
- Crée en 2014 Sodimut, société de distribution indépendante de produits d’assurance portés par des mutuelles.
- En deux ans, a fait de Sodimut, l’un des plus grands réseaux de distribution.
Trophées de la femme commerciale et entrepreneur
Magali Holin Agent général Axa
En tant que femme, quels obstacles avez-vous rencontrés durant votre carrière ?
Aucun. J’ai fini mon parcours à 24 ans, je suis devenue cadre du groupe Axa et j’ai acheté mon agence à 27 ans. C’est plutôt les clients qui, au début, ont été réfractaires à faire confiance à une jeune femme. Il a donc fallu faire preuve de technicité et surtout de réactivité.
Quelle est la remarque la plus sexiste que vous ayez entendue ?
En tant que responsable de l’agence, « pour une femme vous êtes plutôt brillante ».
Y a-t-il des avantages à être une femme dans votre métier ?
Nous faisons preuve de plus de rondeur et de rigueur dans nos présentations de contrats, et nos clients sont moins susceptibles de s’énerver par rapport à un homme.
- Titulaire d’une maîtrise de droit des affaires et major de l’école de commerce Negocia, elle travaille quatre ans chez Axa puis devient agent général avant l’âge de 30 ans.
- Dirige déjà deux agences, dont une près du Louvre, à Paris, où les clients viennent « comme à la maison », l’agencement ayant été revu en ce sens.
- A réussi à équilibrer son portefeuille de clients entre les particuliers, les professionnels et les entreprises, à dématérialiser ses process, à utiliser les réseaux sociaux et à créer des événements tels que « Les rendez-vous entre pros ».
Trophée de la femme internationale
Véronique Brionne Directrice générale Espagne et Portugal de Chubb
En tant que femme, quels obstacles avez-vous rencontrés durant votre carrière ?
Ceux que je me suis moi-même imposés : pas le droit à l’erreur, chercher la perfection, penser qu’ambition professionnelle, vie de maman et d’épouse sont difficilement compatibles, tout miser sur le savoir-faire et sous-estimer le faire-savoir, et le sentiment de toujours devoir démontrer deux fois plus que mes homologues masculins. Ne soyons pas nous-mêmes nos propres freins !
Y a-t-il des avantages à être une femme dans votre métier ?
Ce n’est ni un avantage ni un inconvénient, c’est une caractéristique, comme le sont mon âge, mon expérience, ma formation, ma nationalité, etc.
Comment améliorer la parité en entreprise ?
Renforcer la parité en politique, imposer un indicateur de mesure dans les bilans sociaux des entreprises, développer les solutions d’accueil des jeunes enfants pour faciliter le retour au travail des jeunes mamans, faciliter l’investissement des pères dans la vie familiale et mener une campagne de sensibilisation de l’opinion contre les stéréotypes.
- Débute chez Axa Seguros à Madrid en 1996 comme chargée d’études actuarielles.
- S’aguerrit chez Axa Paris, au Centre d’études actuarielles ainsi qu’au Centre des hautes études en assurance, à la mutuelle Saint Christophe et de nouveau chez Axa International. En 2014, prend la direction de la succursale ibérique d’Ace (devenu Chubb).
- Est une des très rares femmes françaises de l’assurance qui dirige une filiale à l’étranger.
Trophée de la femme manager
Catherine Aragon Directeur général d’Axa France Supports
Quelles femmes vous inspirent ?
J’aime les femmes battantes, celles qui sont courageuses et persévérantes, qui réussissent à conjuguer travail et famille, sans culpabiliser et sans perdre une once de leur féminité.
Quelle est la remarque la plus sexiste que vous ayez entendue ?
« Quel est le féminin de manager ? » Réponse : « Ménagère bien sûr ! »
Y a-t-il des avantages à être une femme dans votre métier ?
Les femmes présentent des qualités d’écoute et d’empathie naturelle, elles savent se servir de leur intuition et sont plutôt efficaces dans la pratique du feedback. À la tête d’une équipe importante et dans laquelle les profils et les compétences sont variés, je pense qu’une femme peut être un atout pour rassembler, fédérer et embarquer les collaborateurs vers le changement.
- Crée en 2004 « Cap Managers », un dispositif de développement des compétences managériales.
- Prend la responsabilité de la direction générale d’Axa France Supports en 2011, entité regroupant les métiers de soutien à l’activité d’assurance (immeubles d’exploitation, chaîne documentaire...).
- Obtient au travers de son entité, depuis douze ans, les meilleurs scores des résultats d’enquête annuelle d’Axa France (baromètre social interne) sur l’engagement, le taux de participation ou la confiance.
Trophée de la femme risk manager
Marine Habart Responsable retraite & fonds de pension et responsable modèle interne vie d’Axa Group Risk Management
En tant que femme, quels obstacles avez-vous rencontrés durant votre carrière ?
Aucun. Je pense que la société et le monde du travail évoluent vers plus d’égalité – aussi bien au bureau qu’à la maison – et de flexibilité, je pense au télétravail, par exemple. De ce fait, il est plus facile que par le passé de concilier vies professionnelle et personnelle, pour les femmes comme pour les hommes d’ailleurs.
Quelle femme vous inspire ?
Michelle Obama.
Selon vous, dans quels domaines la parité n’est-elle pas encore respectée en entreprise ?
Sur le marché de l’emploi au sens large, des inégalités salariales et de responsabilités perdurent entre hommes et femmes. Le domaine de l’assurance me semble être plus respectueux de l’équité. Au sein d’Axa, par exemple, un réel respect de la diversité existe.
- Débute chez BNP Paribas avant de rejoindre Axa comme responsable modèle interne vie, retraite & Fonds de pension.
- Codirige l’Euria (euro institut d’actuariat) depuis 2010 pour détecter les jeunes talents.
- Vient de mettre en place pour Axa un cadre pour le Risk appetite longévité, jusqu’ici non-standardisé.
Trophée de la femme digitale
Hélène Falchier Responsable des investissements private equity et directrice générale d’Open CNP chez CNP Assurances
En tant que femme, quels obstacles avez-vous rencontrés durant votre carrière ?
En private equity, les femmes sont peu nombreuses (5 % environ). Il fallait faire ses preuves avant d’être considérée professionnellement, démonstration que les hommes n’avaient pas à faire. Je parle ici au passé, car je pense que c’est en train d’évoluer…
Quelle est la remarque la plus sexiste que vous ayez entendue ?
« Y a-t-il un défilé en maillot de bain pour les Trophées de L’Argus de l’assurance ?»
Selon vous, dans quels domaines la parité n’est-elle pas encore respectée en entreprise ?
Trop ! Le mentoring peut aider les plus jeunes à se positionner. Il faut que chacune d’entre nous reste vigilante pour améliorer la situation. D’ailleurs, à quand les Trophées de l’homme dans l’assurance ?
- Porte, depuis 2009, le capital-investissement chez CNP Assurances, entré, sous son impulsion, dans les 50 premiers investisseurs institutionnels mondiaux dans les fonds private equity.
- Est à l’initiative de la création d’Open CNP, qui identifie des start-up de la fintech et de l’insurtech pour combiner investissement en capital et synergie opérationnelle.
- A soutenu en 2016, via Open CNP, la première plateforme de prêts aux PME baptisée Lendix, créé la première unité de compte investie en PE et accompagné un cabinet médical connecté.
Trophée de la femme jeune talent
Marlène Verrier Responsable des ressources humaines d’Axeria IARD
Quels obstacles avez-vous rencontré durant votre carrière ?
Je n’ai pas, aujourd’hui, le sentiment d’avoir rencontré d’obstacles en tant que femme au sens propre du terme. Je pense avoir été plus souvent challengée sur mon âge que sur mon genre !
Quelle femme vous inspire ?
Anne-Sophie Pic. Une femme volontaire, moderne et innovante qui a su se faire un nom et un prénom, dans un domaine où personne ne l’attendait. À 38 ans, elle est la première femme à avoir obtenu le titre de Chef de l’année en 2007, année où elle a également été couronnée de 3 étoiles au Guide Michelin.
Comment améliorer la parité en entreprise ?
La parité est à améliorer dans de nombreux domaines : les questions de rémunération restent notamment à travailler dans beaucoup d’entreprises. Mais je crois surtout aux « petits pas » et m’attache au positif. Rien n’est parfait, mais les choses avancent. Une prochaine étape ? Faire en sorte que les crèches appellent aussi les papas en cas de fièvre !
- A été nommée, à 25 ans, responsable juridique en droit social d’April mon Assurance, le réseau de distribution direct du groupe April.
- A dû négocier, à ce titre, des accords complexes avec les syndicats dans cette entreprise touchée par une rationalisation des coûts.
- Rejoint les RH de la filiale dommages du groupe April, il y a deux ans, en tant que membre du comité de direction.
Trophée des internautes
Maimouna Coulibaly Manager risk chez Ernst & Young Luxembourg
Quels obstacles avez-vous rencontrés durant votre carrière ?
Le premier obstacle a parfois été moi-même, avec des moments de doute. Votre pire ennemie, c’est vousmême.
Y a-t-il des avantages à être une femme dans votre métier ?
En tant que femme, vous apportez une autre vision dans votre environnement de travail. Vous êtes capable de vous adapter à de nouvelles situations. Or, le monde de l’assurance n’a jamais subi autant de mutations qu’aujourd’hui.
Comment améliorer la parité en entreprise ?
Pour faire respecter la parité au niveau des postes à responsabilité, notamment dans le top management, il faudrait déjà commencer par motiver les femmes à oser se mettre en avant. Ensuite, il faudrait que nos collaborateurs masculins nous laissent notre chance. Un exemple : on vous pardonnera difficilement une erreur de management, avec l’a priori que « c’est parce que vous êtes une femme » que vous vous êtes trompée. Laisseznous le droit d’échouer et d’apprendre de nos erreurs.
- Diplômée en tant qu’actuaire de l’Institut de statistique de l’université de Paris (Isup).
- Rejoint, en novembre 2014, à 27 ans, le pôle Financial services risk management du cabinet Ernst & Young Luxembourg, au sein duquel elle est promue manager au bout d’un an.
- Contribue à la rédaction d’articles et à l’animation de conférences sur des sujets comme Solvabilité 2 et participe à l’élaboration de projets réglementaires.
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